Je ne me souvenais pas de la dernière fois que j’avais eu ne serait-ce qu’un échange de mots avec elle, a vrai dire j’en avais presque oublié qu’elle m’avait rejoint en Chine il y a peu de temps, je n’avais même pas fais attention à ce pseudonyme que j’avais vaguement survolé dans ma recherche d’information… ‘’Vixen’’. A vrai dire c’est grâce à cette IA que je ne connaissais pas, qui semblait bien plus vicieuse que JellyFish, ce Snake qui, lors de ma victoire écrasante sur Shou-Lao, avait révélé ma supériorité sur elle. Oui… Une éternité que je n’avais pas vu ma sœur, la dernière fois elle n’était qu’une adolescente gâtée pourrie par des parents qui n’avait même pas daigné m’offrir ne serait-ce qu’un petit pécule alors que leur fortune était assez conséquente.
 
Je me retrouvais, suite à un mail, juste devant sa porte. Cela ressemblait à un appartement de bonne qualité, dans un quartier tranquille et réputé. Je rageais intérieurement : aucune chance, en temps qu’étudiante, qu’elle se paie un bien immobilier de cette qualité. Il était évidemment que mes très chers parents avaient offert à ce petit génie une généreuse somme d’argent afin qu’elle ne soit absolument pas ‘’perturbée’’ pendant ses études pseudo-élitistes. Moi je vivais dans un vieux 35m² insalubre dans un quartier malfamé.
 
Je m’apprêtais à toquer, à lui faire toutes les remarques cyniques du monde, mais le mouvement éveilla en moi une douleur au niveau de mon épaule droite entourée de bandages : l’endroit où j’avais été blessé lors de mon combat contre Shou-lao. Je me souvenais du D. Game, de mon combat, du commentaire de Snake… De mon sigil.
 
Oui. Je n’avais pas de raison d’en vouloir à ma sœur. Elle était la seule, malgré sa supériorité,  à ne jamais m’avoir rabaissé. Peut-être n’en avait-elle simplement rien à faire de moi, mais l’effort de ne pas m’enfoncer davantage dans une famille dans la mienne était déjà suffisant pour que je ne sois pas mauvais envers elle. De plus, nous allions probablement parlé d’un sujet où, pour la première fois de mon existence, j’étais meilleur qu’elle : le D. Game. C’est vrai. Qu’avais-je à craindre ? Depuis quelques semaines j’étais devenu un dieu.  Le dieu de l’oubli, le dieu de l’ignorance, un être qui défiais les lois de la logique et de la rationalité… J’étais, à l’heure actuelle, probablement l’être le plus puissant sur la planète.
 
Je toquais donc. Complètement confiant et serein et c’est aux termes de nombreux sons de clefs que la porte daignait enfin s’entrouvrir, me laissant apercevoir dans l’entrebâillement de cette dernière le visage de ma sœur, beaucoup plus mâture ; mais aussi plus joli ; que dans mes souvenirs. Mais je ne m’attardais pas sur sa transformation physique qui relevait, pour moi, de la sorcellerie. J’hochais plutôt les épaules à l’énonciation des seuls mots qui sortirent de sa bouche après plusieurs années de silence total  
 
-On t’a suivi ?
 
-Eh bien, maintenant que tu le dis, je jurerais que des oiseaux migrateurs me stalk depuis que je suis sorti de chez moi. Tu comptes me laisser sur le pas de la porte ? Les règles de bienséances inné de notre si parfaite éducation se serait-elle envolée lors de ta prise d’indépendance ? Personne ne m’a suivi. Qui prendrait la peine de me suivre ?
 
Indépendance mon cul. Regarde ton appart. J’suis sûr qu’ils doivent t’appeler pratiquement tous les jours alors que moi ils ne savent probablement même pas si je suis encore en vie ou non.